Préfacier : Jean-Louis CHAMBON
Avant-propos : Jean-Louis CHAMBON
Collection :
Editeur : EYROLLES
Auteur (s): Jean-Louis CHAMBON
Comme tous les auteurs de ces « regards croisés » l’ont souligné, la crise
que nous traversons aujourd’hui est sans doute la crise la plus grave de
toutes celles que nous avons connues depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale. Comme ils l’ont également relevé dans leur grande majorité, cette crise est nouvelle parce qu’elle est la première crise vraiment globale depuis celles des années 1930, mais ses origines, ses racines, elles, sont classiques et bien connues. Pour faire simple et au risque d’être lapidaire, j’en retiendrai trois principales, toutes évoquées sous des angles divers dans les articles regroupés dans le présent ouvrage : la première, c’est le relâchement général du contrôle des risques de crédit par les banques, le cas le plus patent ayant été, bien sûr, celui du secteur des subprimes immobiliers américains. Ce relâchement a été d’autant plus grave que, d’une part, il a été accompagné d’une absence de pricing du risque par les établissements bancaires comme par les marchés, et que, d’autre part, le développement de la titrisation et des marchés de produits dérivés a donné aux banques le sentiment qu’elles pouvaient aisément sortir leurs risques de leurs bilans ; la deuxième cause de la crise actuelle est une dérive de l’endettement et un effet de levier jamais vus auparavant, ni dans le secteur bancaire, ni dans le secteur financier. C’est la conséquence d’une régulation insuffisante et mal adaptée des activités des banques, et notamment des banques d’investissement américaines. C’est aussi la conséquence du développement de la titrisation qui a, d’une certaine façon, permis de multiplier les financements sans adossement en fonds propres ou en tout cas avec une base de fonds propres particulièrement limitée ;
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